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Du haut de sa colline, il domine le bourg. Le corps de bâtiment actuel fut érigé dans le premier quart du XVIe et achevé en 1515, par Jean de Salagnac, protonotaire du Saint Siège; certaines parties à caractère renaissance sont remarquables.

Le Vieux Château est entouré par des douves sèches(1), protégé par les anciens bâtiments d’exploitation datant du 18eme siècle, le château (2) du 16eme siècle se dresse au fond de la cour.

Dans la cour :

A gauche, la grange (3) avec une ferrure de porte « en crosse d’évêque » encore visible, les remises de charrettes (4), l’ancienne bergerie (5), à droite l’ancien four (6), les diverses dépendances (7).

Ces espaces ont été réhabilités au cours de ces dernières années pour permettre le logement des artistes lors des manifestations culturelles de l’association, ou l’accueil de vacanciers en gîtes confortables (www.levieuxchateau.org).

Au centre de la cour, une fontaine de taille monumentale (8), souligne le rang social des châtelains de l’époque.

Sur la façade du bâtiment du Vieux Château subsistent des traces des voutes de l’ancien cloître (9), qui s’élevaient sur deux étages. Des fenêtres à meneaux ont remplacé les portes du cloître du premier étage. D’autres épis de faîtage plus élaborées, sont visibles sur les pierres d’ancrage des voutes du cloître. Les épis de faîtage sont typiques de notre région et ont été réalisés par la propriétaire précédente, potière de son état, Madame Montoriol.

A gauche, subsiste un petit escalier en pierre (10) descendant aux caves où jadis étaient stockés provisions de bouche et vins de qualité ; des crochets, encore visibles, supportaient d’énormes quartiers de lard.

Toujours à gauche, se dressent les ruines de l’ancienne chapelle du château (11) dont les départs des voûtes sont encore visibles. Au sol se remarque une grande pierre qui pourrait être les restes du Maître Autel. Face à l’autel, au niveau du premier étage, se trouve une petite ouverture placée dans le mur qui permettait à une personne de suivre l’office sans pénétrer dans la chapelle et sans se faire voir. Une porte accolée à l’ancienne bergerie donnait accès à la chapelle.

A droite, une très belle porte à coquille (12) de l’époque Renaissance, portant l’inscription « Pax huic domui » (« Paix dans cette maison » et dont il subsiste aujourd’hui à peine les dernières lettres, s’ouvre sur un escalier monumental situé dans une tour rectangulaire. C’est un escalier à vis, avec 46 marches, construit autour d’une colonne centrale de 0m86. Chaque marche mesure 2m35 et est en calcaire de Périgord pour celles qui subsistent.

Ces marches conduisent à une pièce monumentale (13) de 300m2 et garde encore une grande cheminée en pierre à chacune de ses extrémités. Cette pièce revit lors des manifestations culturelles en accueillant des expositions et des spectacles. Au fond de la salle, à gauche, une petite porte conduit à l’une des deux tours ouest en grande partie restaurée. Curieusement, les tours sont rectangulaires à l’intérieur, et circulaires lorsque vues de l’extérieur.

En pénétrant dans le château par la porte principale, un couloir à droite conduit à l’ancienne cuisine du château (14) où l’immense cheminée réchauffait ragouts, volailles embrochées. Cette pièce chaleureuse accueille régulièrement les concerts et lectures, et les buffets conviviaux après les manifestations.  

Retour au couloir central qui mène sur une terrasse en surplomb (15), offre à son extrémité une vue magnifique sur le village de Vicq-sur-Breuilh. Remarquer le clocher en peigne de l’église et l’ancien presbytère qui abrite le Musée-Jardins Cécile Sabourdy (www.museejardinssabourdy.fr) musée d’art naïf et brut axé sur la vie rurale. Le musée abrite une ancienne crèche du 18eme siècle , chef d’œuvre d’art populaire. Derrière le bâtiment du Musée,  vue sur les jardins du Musée-Jardins Cécile Sabourdy avec son jardin des Simples et ses sculptures, le théâtre de verdure et ses plantes régionales.

Côté château, la terrasse est limitée par deux petites « poivrières ». Deux grosses tours (16-17) dont l’une est restaurée encadrent la terrasse. Sur l’une et l’autre des meurtrières horizontales sont visibles.

Nous espérons que la visite vous aura plu et vous aura donné l’envie de venir vivre des évènements culturels forts au milieu de ces vieilles pierres ressuscitées.

Histoire et anecdotes

Construit en 1515, le Château appartint à différentes grandes familles de la région, successivement de La Roche Aymon, de La Bermondie, de La Reynie, de Calignon, de Montbron puis de Blomac. En 1793, la révolution, marque fortement le Vieux Château. Louise-Antoinette de Calignon qui habite le château, est saisie par les révolutionnaires, hissée malgré son grand âge sur une charrette à bœuf et, par une nuit de novembre, transportée en cet équipage à Limoges pour y être emprisonnée. Le froid, les fatigues de la route et la frayeur ont raison de cette malheureuse femme, qui meurt pendant le trajet.

Son fils Louis est de son côté emprisonné ainsi que sa femme, Sophie de Bonneval, et ce n’est que quelques mois plus tard, sur la demande de la municipalité de Vicq, qu’ils sont remis en liberté. Pendant ces événements, le château reste à la garde d’un fermier nommé Maraval.
Une légende veut que cette même nuit ou l’on transporte Louise Antoinette à Limoges, l’un des révolutionnaires, qui vient de l’arracher de son lit, veut « à tâter d’un lit d’aristocrate » et s’y couche. Au plus fort d’un orage qui éclate alors, il y est foudroyé.

Le château n’est pas traité avec plus de ménagements que les propriétaires. La municipalité de Vicq est, paraît-il, assez tiède, révolutionnairement parlant (c’est du moins ce que montrent les délibérations de cette assemblée), ce qui provoque  la venue de l’agent national du directoire de St Yriex le 29 Nivôse an 11 (18 janvier 1793). Ce dernier, un certain Delignac, soutient que la municipalité de Vicq est tenue de démolir les tours du château « jusqu’au toit du libage des tuiles du corps de logis. Vous avez un château fort qui subsiste près de vous; il faut promptement l’abattre ». La municipalité obéit, et, dans sa séance du 30 germinal (19 avril 1794) décide la démolition partielle du château. Le citoyen Desmaison, entrepreneur d’ouvrages au chef-lieu de la commune de Pierre-Buffière est le moins enchérisseur, l’ouvrage lui est confié « pour et moyennant le prix et somme de 925 livres ».

Les choses ne vont pas aussi facilement qu’on le désire et l’entrepreneur Demaison contrevenant à l’article 2 de son traité décide qu’il ne jettera aucun des matériaux sur la terrasse, vu qu’elle sert de jardin potager au citoyen Maraval, fermier). Il a le malheur de briser quelques poiriers et d’écraser un carré d’artichauts et un autre d’oignons avec les matériaux de démolition. La municipalité saisit avec empressement le prétexte et suspend les paiements de l’entrepreneur et par la même les travaux.

Mais laissé à l’abandon, utilisé comme corps de ferme, ce château, jadis plein d’allure, subit les outrages du temps. Heureusement depuis une trentaine d’années, les nouveaux propriétaires qui ont eu un véritable « coup de foudre » pour le Château investissent et réhabilitent les bâtiments avec le soutien des Monument de France et une lente résurrection est en train de se réaliser.